La femme enceinte et la césarienne

La grossesse est une étape importante dans la vie d’une femme et elle a le droit d’avoir toutes les informations avant, au cours et après la grossesse. Lorsqu’une femme tombe enceinte, l’un de ces soucis majeurs est de savoir comment son bébé naîtra ? Quel sera le visage de ce dernier ? Sera-t-il beau comme on l’imagine ? Toute une série de questionnements traversent l’esprit des futurs parents. Mais lorsque la grossesse tend vers la fin et que certains signes apparaissent, on se rend compte que la fin tant espérée approche mais cette fin est très mal vécue par une majorité de femmes enceintes compte tenu des aversions qui tournent autour du processus de l’accouchement.
En effet, nombreuses sont les femmes qui témoignent des douleurs atroces ressenties lors de l’accouchement et aucune femme ne dit le contraire. Dans ce contexte, les femmes deviennent anxieuses lorsqu’elles tombent enceintes. Elles ne sont pas suffisamment préparées psychologiquement par rapport à la dernière étape de la grossesse. L’accouchement demeure une étape cruciale vécue différemment par les femmes à terme en fonction du mode d’accouchement : voie basse ou par césarienne.
Il existe aujourd’hui deux types d’accouchement : l’accouchement par voie basse et l’accouchement par césarienne. Dans l’un ou l’autre cas, il y a une certaine anxiété chez la femme enceinte qui peut créer chez certaines femmes un grand stress et peut faire augmenter la tension artérielle.

S’il s’agit de l’accouchement par voie basse, la femme est rassurée de pouvoir accoucher normalement puisque c’est ce qui est le plus souvent socialement admis. Seulement dans ce cas aussi, la femme se pose la question si son bébé va pouvoir naître sans difficulté ? Si elle sera en mesure d’avoir l’énergie suffisante pour accoucher. Tout ceci requiert une préparation psychologique préalable afin que la femme soit suffisamment préparée à l’accouchement.
Le second élément c’est lorsque la femme enceinte ne peut pas accoucher par voie basse et que son médecin ou sage-femme lui propose un accouchement par césarienne. C’est en ce moment qu’on remarque la désolation des femmes enceintes.
Dans le contexte africain, annoncer à une femme à terme qu’elle ne peut pas accoucher par voie basse est très consternant premièrement pour elle-même et pour sa famille. Elles sont très peu à accepter la nouvelle. Certaines vont jusqu’à refuser la césarienne et ou changer de sage-femme/docteur gynécologue ou de centre de santé afin d’échapper à la césarienne et ceci, à cause de la peur liée à une opération chirurgicale dans les pays en voie de développement. En effet, une opération chirurgicale en contexte africain est considérée comme un malheur, une négativité et l’enfant, « don de Dieu » ne peut pas venir au monde par ce canal.
Dans les cultures africaines, accoucher par voie basse est un honneur pour la femme car cela montre son courage et sa ténacité et certaines femmes sont fières de pouvoir accoucher par voie basse et comme le témoigne Enam (39 ans ; responsable ressources humaines, mère de deux enfants) en ces termes : « Je pensais pouvoir accoucher par voie basse et je me préparais pour cette option ; ce fut un choc pour moi à la fin de la grossesse quand le gynécologue me fit savoir que j’accoucherai par césarienne. J’ai tenté de négocier avec lui pour qu’il me laisse accoucher par voie basse mais sa réponse fut irrévocable. J’étais déçue de moi-même car je tenais vraiment à accoucher par voie basse ».
En complément, un gynécologue accoucheur interrogé sur le sujet affirme que les femmes ont peur de la césarienne et même lorsqu’à la fin de la grossesse le diagnostic de la césarienne est posé, certaines viennent négocier avec nous pour accoucher par voie basse2.
Par cet article, nous voulons attirer l’attention des femmes enceintes, des sage-femmes, des médecins gynécologues-accoucheurs et tous ceux qui interviennent dans la prise en charge de la femme enceinte de l’importance de la préparer à toutes les éventualités qui se présenteront à la fin de sa grossesse. A partir du moment où le personnel soignant soupçonne une quelconque possibilité de faire la césarienne, même si ce sont des doutes, des hypothèses, il faut commencer par préparer la femme enceinte à cette éventualité et si possible son conjoint ou un proche parent. Dans ce cas, il est important que les femmes enceintes connaissent les différentes raisons qui peuvent entrainer une césarienne et qu’elles obtiennent des réponses aux éventuelles questions.
En effet, le corps médical ne décide pas de faire un accouchement par césarienne au hasard. Il existe plusieurs raisons qui expliquent une césarienne :

L’âge de la femme enceinte à la première grossesse

La science se développe et plusieurs moyens, techniques sont mises en oeuvre pour aider les femmes quel que soit leur âge à tomber enceinte surtout de nos jours où l’âge à la première grossesse a connu une hausse compte tenu de nombreux facteurs. Il est à remarquer que lorsque la femme a un certain âge avant de tomber enceinte, il est impératif de la faire accoucher par césarienne, même si la grossesse s’est bien déroulée. Une sage-femme interrogée sur la question affirme : « A partir de 35 ans chez une femme qui n’a jamais eu d’enfant, on considère que la grossesse est particulièrement précieuse et à risque donc on peut lui proposer une césarienne pour ne pas prendre trop de risques ».
Généralement, les médecins disent qu’au-delà de 35 ans, une femme qui tombent enceinte pour la première fois doit subir une césarienne3. Il explique cela par le fait que les os du bassin, à un certain âge ne sont plus souples et donc ne facilitera pas l’accouchement.

La taille de la femme enceinte


L’accouchement requiert certaines conditions pour bien se dérouler et lorsque ces conditions ne sont pas toutes réunies, la femme court un grand danger et c’est pour cette raison que les femmes ayant une taille inférieure à 1m 50 sont successibles de subir une césarienne car c’est un facteur à risque5 et cela devient une évidence si deux éléments comme la taille et l’âge se retrouvent chez une seule femme.

La femme enceinte et la tension artérielle


La tension artérielle entraine dans bien souvent des cas, le choix de la césarienne. Pour accoucher par voie basse, la tension artérielle de la femme enceinte doit être comprise entre 8 et 12/7 voir 13 mais lorsqu’au cours de la grossesse, la tension de la femme enceinte connait une hausse ou une diminution, une césarienne est alors envisageable. Dans ces conditions associée à d’autres facteurs comme le test positif de l’albumine et de la glucosurie, la seule solution pour garantir l’issu heureuse de la femme enceinte, c’est une césarienne. Et pour information supplémentaire, lorsqu’au cours de la grossesse, la tension artérielle de la femme augmente6, des mesures doivent être prises jusqu’à la fin de l’accouchement et même après l’accouchement afin de s’assurer de la stabilisation de la tension7. Plusieurs personnes oublient ou négligent de suivre la femme qui a vu sa tension augmenter au cours de la grossesse après son accouchement et cela peut entrainer des complications post accouchement ; certaines femmes même après l’accouchement voient leur tension augmenter et cela entraine une maladie à vie. Il est très important d’attirer l’attention de la femme enceinte et celle des prestataires de soins sur cet aspect. Elle a le droit de se faire suivre après l’accouchement et de consulter un spécialiste ou d’en parler à sa sage-femme ou médecin.
Chaque femme vit la grossesse différemment et mettre la femme enceinte en confiance reste importante.

Certaines femmes expriment leur sentiment lorsqu’elles ont été informées qu’elles doivent subir une césarienne.
1er témoignage : Nantieb, 34 ans, Conseillère pédagogique, mère d’un garçon de 7 ans témoigne en ces termes :
« L’annonce de la césarienne fut pour moi un choc, c’est comme si on me condamnait à une mort certaine alors que je n’avais aucune complication lors de mes 9 mois de consultations. Déjà, j’avais une mauvaise conception de la césarienne, à cause de nombreux préjugés et aussi des réalités vécues par des femmes césarisées. Pour moi, la césarienne est synonyme de démission des agents de santé car nos mamans accouchaient avant sans césarienne. Je me disais que c’est un système organisé pour faire de l’argent.
J’espérais accoucher moi-même prenant exemple sur ma mère qui a donné naissance à six (6) enfants sans césarienne. Le pire pour moi, c’est que c’est à terme, lors du déclenchement du travail quand je me suis rendue à l’hôpital pour accoucher, qu’on m’a informé que je devrais accoucher par césarienne. La sage-femme avait évoqué plusieurs raisons pour justifier ma césarienne ( le premier geste et le poids du bébé qui était de 4kg 200g). Arrivé à un moment, je me voyais devant le fait accompli comme un cobaye après 3 jours de travail. Mon mari a trouvé que c’était une solution idoine. Ma mère était désespérée et craignait me perdre.
Jusqu’à présent, je ne cerne pas les raisons pour lesquelles j’ai été césarisée. Les diagnostics étaient différents en fonction des médecins. Du coup, il m’arrive de me dire que j’aurais pu enfanter sans césarienne puisque je n’ai pas trouvé des réponses à mes questions mais l’essentiel pour moi, arrivé à un moment donné est de sauver

mon enfant et surtout d’en finir avec une douleur qui devenait de plus en plus atroce.
Apres la césarienne, j’ai eu quelques difficultés sans incidents majeurs et depuis lors je vais bien ainsi que mon fils. Il faut reconnaître que j’ai eu le soutien de ma mère et de ma belle-mère à la maison, ce qui m’a préservée de certaines tâches qui nécessitent les efforts physiques pour un temps. » Certains témoignages montrent par contre que certaines femmes sont préparées à la césarienne et leur réaction à la fin de la grossesse est tout aussi différente.

2ème témoignage : Nissie, 35, directrice d’un complexe scolaire, mère de deux enfants (4 ans et 2 ans) :
« Depuis que ma première grossesse avait 3 mois, la sage-femme a discuté avec moi sur une forte probabilité que je ne puisse pas accoucher par voie basse. Elle a justifié cette décision par le fait que mon ventre était déjà sorti montrant que mon bassin n’était pas assez large mais elle m’a rassuré que les vrais diagnostics seront posés lorsque la grossesse sera à terme. Mais au début du 7e mois, lors de mes consultations prénatales, elle a abordé le sujet des différentes manières d’accoucher avec moi et elle m’a parlé de l’accouchement par voie basse et de l’accouchement par césarienne et m’a rassuré quelle que soit la décision du médecin gynécologue.
Au début du 9ème mois, elle m’a encore dit qu’elle est à 90% convaincue que je dois subir une césarienne vu le poids du bébé et la forme de mon ventre. C’est dans ce sens, qu’à la 38ème semaine où j’ai fait ma dernière échographie, le docteur gynécologue me confirma que je dois subir une césarienne car le bébé était gros.

Par ailleurs, il a ajouté que j’avais un petit bassin, qu’il pouvait déclencher l’accouchement mais si j’ai des difficultés, il me fera d’urgence une césarienne.
Après, mon mari et moi avions longuement discuté avec la sage-femme et on a décidé la césarienne qui fut alors programmé. Contrairement à d’autres femmes, je n’avais pas du tout peur car je me disais si les spécialistes ont conclu que je devrais subir une césarienne, cela suppose que c’est la seule solution et puis pour moi l’essentiel est que le bébé sorte vu que j’étais fatiguée. La sage-femme et le gynécologue m’ont beaucoup rassuré et je crois que c’est la raison qui explique le fait que je n’avais pas peur. Ma famille par contre avait beaucoup eu peur surtout ma mère. »
Il est important à ce niveau de faire une mise au point sur les interactions entre soignants et soignés qui déterminent dans bien des cas une issue heureuse ou non de la grossesse. En effet, la remarque faite est que plusieurs femmes césarisées ignorent les raisons exactes pour lesquelles elles ont accouché par césarienne et ceci a plusieurs explications. Parfois, certaines sages femmes ne communiquent pas assez à la femme enceinte sous prétexte que cette dernière ne va pas comprendre alors qu’il s’agit peut-être de trouver de bons mots pour expliquer. Certaines femmes ne sont pas aussi préparées et comme une femme le dit dans un témoignage, c’est une fois le travail commencé qu’elle a été informée qu’elle doit subir une césarienne.
Un autre élément important c’est que la césarienne est banalisée par la sage-femme et le gynécologue qui le font au quotidien alors que pour la femme enceinte et son entourage, cela sort de l’ordinaire et il faut une préparation en amont afin que cette dernière soit prête psychologiquement.

Nous retenons de cet article que quel que soit le mode d’accouchement, la femme enceinte doit être préparée à cette éventualité et ceci aidera les femmes à mieux accepter la césarienne. Les prestataires de soins doivent davantage et mieux expliquer les raisons de la césarienne à la concernée où à son proche parent et les mettre en confiance car certaines femmes ont perdu leur bébé pour avoir été indécises ou pour avoir refusé la césarienne. Dans tous les cas, il faut expliquer à la femme enceinte les dangers possibles en voulant coûte que coûte accoucher par voie basse.
Plusieurs autres facteurs entrainent la césarienne et d’autres articles aborderont ces facteurs puisque le premier objectif de nos articles est que les femmes d’une manière générale soient informées sur le déroulement de la grossesse pour éviter des surprises et pour éviter que certaines femmes ne perdent la vie en voulant donner naissance à leurs bébés. Mais signalons que souvent ce sont deux, trois ou quatre facteurs associés qui entrainent une césarienne.
Cet article est aussi un hommage pour toutes les femmes qui ont perdu la vie par manque d’informations et ou par négligence.

L’enfant et la société

L’enfant et la société

Cet article est dédié à tous les enfants quelques soient leur origine, leur nationalité, leur âge, leur situation sociale, leur état de santé. Cet article est dédié à tous les enfants marginalisés, vulnérables, abandonnés et laissés pour compte. En ce jour du 20 novembre, Journée Internationale des droits de l’enfant, mes pensées vont à vous tous sans exception.

Les enfants constituent des êtres à parts entières. Ils sont des acteurs très importants de la société et leur présence redéfinit des liens sociétaux. Ils méritent donc des soins particuliers. Seulement, force est de constater qu’en ce 21e siècle, la vie et la santé de ces enfants sont sérieusement menacées par la pauvreté couplée à la pandémie.

La pandémie à une conséquence directe sur les enfants puisqu’ils ne maitrisent pas tous les risques de contamination. Innocents devant le danger, ils pensent encore que tout leur est permis et qu’ils peuvent visiter leurs camarades comme avant…Peut-être une leçon positive à tirer de cette pandémie car elle apprend aux enfants que la vie peut changer son court du jour au lendemain et que dans la vie rien n’est acquit.

Par ailleurs, la pandémie a mis à nu le système éducatif de plusieurs pays. Un système éducatif qui n’a pas pris des dispositions particulières pour protéger les enfants et voilà que dans ce contexte où l’enfant doit être surveillé, il se retrouve dans une salle de classe de plus de 80 élèves. Doit-on lui interdire de ne plus aller à l’école ? Quelle est donc cette maladie qui interdit de jouer, de courir loin après l’autre, de faire les accolades ? quelle est cette maladie qui change les habitudes ? Quelle est cette maladie qui interdit les fêtes ? Quelle est cette maladie qui touche tout le monde sans exception ? Quelle est cette maladie qui nous a fait rester à la maison pendant des mois ? Autant de questions que les enfants se posent à leur manière et auxquelles la société ne peut leur trouver une réponse. Cette pandémie a aussi montré la limite des adultes car plusieurs questions sont restées sans réponses.

L’enfant est cet être fragile qui se retrouve au sein de la famille et qui rencontre d’énormes problèmes d’identités, de personnalité et parfois du savoir vivre. La famille elle-même surtout en milieu urbain subit une mutation qui désorganise son fonctionnement structurel. Cette organisation loin d’aider l’enfant bouleverse l’éducation de ce dernier.

L’enfant, cet être innocent se trouve au cœur d’une société qui l’ignore et qui le sous-estime car le considérant toujours comme un acteur sans importance et qu’on n’implique pas…

En ce jour du 20 novembre, Journée Internationale du droit de l’enfant, j’attire l’attention de la société sur la situation des enfants à l’heure de la pandémie. Cette journée interpelle tous les acteurs (parent, tuteur, marraine, parrain, éducateur, encadreur, autorité, responsable d’ONG…), à redoubler d’effort à l’égard des enfants.

En ce jour du 20 novembre, agissons en faveur des enfants en leur montrant leurs droits mais aussi leurs devoirs. Oui les enfants ont des devoirs qu’il faut mettre en exergue en ces temps de pandémie. Ils ont le devoir de respecter les mesures barrières. Lorsque les enfants respectent les gestes barrières, ils respectent ainsi leur propre santé et celle d’autrui. Un autre devoir des enfants, c’est aussi de signaler un malaise quel que soit sa nature car un malaise en ces périodes peut cacher beaucoup de choses chez un enfant.

Protégeons donc les enfants, car ils sont l’avenir de la société. Ils doivent être en bonne santé afin de construire notre société.

Femme enceinte et malaises

Comme décrit dans l’article précédent intitulé « La femme africaine et la grossesse », lorsqu’une femme tombe enceinte, elle fait face aux malaises, à un changement de comportement pour ne pas dire d’humeur et aussi à un ralentissement de ses activités. Ce nouveau « vécu » comme nous l’avons déjà souligné n’est pas toujours facile pour le genre féminin. Si certaines d’entre elles passent cette période sans grandes difficultés, d’autres sont confrontées à davantage de bouleversements et de défis le plus souvent ignorés de leurs entourages ou de leurs familles.

Hormis les activités de la femme enceinte, nous touchons dans le cadre de cet article, un autre élément :  les malaises au cours de la grossesse. Les malaises définissent ici en réalité l’état physique de la femme en état de grossesse et ont un lien étroit avec ses activités, son vécu et ses ressentis.

Dès les premiers mois de la grossesse, certaines femmes ressentent plusieurs malaises qui peuvent augmenter avec l’âge de la grossesse. Certaines, à part les malaises du début, arrivent à passer le reste sans grande difficulté jusqu’ à ce qu’il n’y ait une résurgence des sensations pénibles au cours du dernier trimestre. Ces malaises sont nombreux mais nous n’aborderons que quelques-uns notamment les vomissements, le changement d’humeur, les contractions et bien d’autres malaises.

La grossesse bien que s’annonçant généralement par l’absence des menstruations chez la femme, peut aussi se manifester de différentes manières ou par d’autres signes. Ces signes que nous caractérisons dans cet article de malaises peuvent être plus ou moins acceptables entre autres en fonction de leur ampleur et de la personnalité de femme elle-même, de la saison, des conditions de vie, du nombre d’enfants déjà eu, primigeste ou pas ou des activités exercées.

Femme enceinte et vomissement

Relativement au vomissement, il est important de noter que la grossesse est généralement accompagnée par des troubles digestifs avec diminution ou augmentation de l’appétit, des vomissements et surtout d’envie ou de dégouts alimentaires. Le vomissement et la nausée font partie des malaises les plus fréquentes chez les femmes enceintes. Au début comme au cours des grossesses, les femmes ressentent généralement une envie de vomir après un repas, en sentant une odeur ou indépendamment de tout cela. L’augmentation de certaines hormones au cours de la grossesse entraîne des vomissements spontanés à longueur de journée et ceci n’est pas toujours agréable.

En effet, vomir à longueur de journée peut en début de grossesse constituer un danger pour le fœtus. Selon les spécialistes, lorsqu’une femme en début de grossesse est confrontée à une pareille situation[1], le fœtus peut se décoller de la paroi de l’utérus et provoquer une fausse couche. Ainsi une femme faisant face à de fréquents vomissements pourrait du jour au lendemain perdre son bébé sans comprendre les raisons. C’est pour cela qu’il est recommandé de signaler à la sage-femme ou au gynécologue la fréquence des vomissements afin que ces derniers puissent prendre des mesures qui s’imposent surtout si la grossesse est à son début. Ces mesures peuvent consister en la prescription de certains médicaments pour arrêter ou diminuer la fréquence des vomissements, de l’injection de certaines hormones comme la progestérone pour renforcer la position de l’œuf, futur fœtus. Parfois, il est demandé à la femme concernée d’observer un repos total. Soulignons enfin que la fréquence des vomissements est fonction de chaque femme et certaines peuvent passer leur grossesse sans vomir, renforçant ainsi cette acception selon laquelle « à chaque grossesse, ses réalités ».

Femme enceinte et humeur

Un autre malaise que nous abordons dans cet article est le changement d’humeur qui peut survenir chez la femme enceinte et qui n’est pas toujours aisé à vivre ou à supporter par une tierce personne. L’augmentation de certaines hormones au cours de la grossesse, peut entrainer des changements d’humeur que la femme elle-même ne cerne pas et ne saurait expliquer. « Parfois je me réveille et je ne suis pas moi-même, je suis nerveuse, je ne suis pas en forme et je ne suis même pas en mesure de te dire ce que j’ai exactement ». Telle est la confidence d’une femme de 29 ans avec qui nous avons eu un entretien et qui, attend son tout premier enfant.

Le changement d’humeur est en fait le ressenti de la femme enceinte. Cette humeur exprime en partie ce que vit la femme enceinte mais qu’elle ne saurait exprimer.

Femme enceinte et contractions

Un autre malaise pouvant se présenter dans la vie d’une femme enceinte, au point de l’indisposer, sont les contractions. Surtout lorsque la grossesse tend vers son terme, les contractions s’intensifient. Elles sont parfois dues à la position du bébé dans l’utérus dans un contexte où le bébé cherche à se frayer un chemin de sortie. Ces contractions sont plus ou moins gênantes même si elles peuvent ne pas être trop douloureuses. Dans d’autres cas de figure, ce sont les coups de poing dans le ventre, les étirements, et les mouvements du bébé qui ne sont pas toujours agréables. Toutefois malgré le caractère parfois pesant des contractions, il est conseillé aux femmes quasiment à terme de toujours le signaler en urgence lorsqu’elles ne ressentent plus les mouvements de leurs bébés.

Femme enceinte et vertige

Un autre malaise très important dans la vie d’une femme enceinte est le vertige. Prêter attention à ce malaise est capital en ce sens qu’il véhicule souvent des messages liés à l’état de santé de la femme. Le vertige peut survenir à n’importe quels moments de la grossesse même si cela l’est essentiellement au début et vers la fin de grossesse. Il peut s’expliquer par une chute de la tension artérielle, une fatigue ou une carence en fer notamment l’anémie. Les sages-femmes demandent aux femmes enceintes d’observer un petit repos lorsqu’elles ont des vertiges. Toutefois, lorsqu’il devient récurrent ou est accompagné de vomissements ou de saignement, il est impératif de consulter un spécialiste au regard de sa dangerosité tant pour la femme que pour son futur bébé.

Autres malaises

Mis à part les malaises sus-évoqués, il existe bien d’autres malaises que peut ressentir une femme enceinte vers la fin de la grossesse. Nous relèverons à ce titre, la fatigue intense et le mal de dos pouvant également faire leur apparition vers le terme de la grossesse. Pour ce qui concerne la fatigue, la femme enceinte se sent généralement de plus en plus fatiguée avec l’âge de la grossesse. A cet effet, elle a besoin de plus de repos, de soins et d’attention. Si elle est dans le secteur formel, il est souhaitable de réduire ses charges afin qu’elle puisse se reposer et se préparer pour l’accouchement. Si elle est dans le secteur informel, c’est le moment où la fréquence de ces activités doit progressivement diminuer jusqu’ à leur arrêt.

Certaines femmes sont confrontées à l’hypersalivation en début de grossesse et sont parfois même obligées de transporter une boite dans laquelle, elles peuvent cracher si besoins. Cette hypersalivation est essentiellement due aux hormones produites. Dans de telles circonstances, les futures mamans ne savent pas parfois comment s’y prendre surtout dans des endroits publics comme la banque ou lorsqu’elles ont emprunté un taxi. Certaines femmes ont d’ailleurs des difficultés avec leurs voisins pour le cas précis des maisons de location et parfois même avec leur époux[2].

Vers la fin de la grossesse, certaines femmes ont des difficultés pour manger dans la mesure où l’estomac semble être rempli et donne l’air d’absence de place pour une quelconque nourriture. Il s’agit là d’autant de situations qui frustrent beaucoup de femmes.

Afin d’illustrer en partie les paragraphes précédents, nous avons retranscrit une partie d’un des entretiens avec une femme enceinte :   

Témoignage de Mariama [3] , 39 ans enceinte de son 3eme enfant, comptable dans une société

« Je porte ma troisième grossesse, et je peux dire que les malaises ne sont pas les mêmes qu’au cours de mes deux premières grossesses. Avec cette grossesse, je sens d’énormes fatigues depuis le début. Dès le réveil, je suis fatiguée comme si je venais de faire un travail. Je suis dans le 6eme mois mais j’ai toujours les nausées matinales et je vomi beaucoup ; le gynécologue m’a fait tous les soins possibles mais je continu de vomir tous les jours. Quand je suis devant la nourriture, j’ai envie de vomir, et parfois je mets une brosse à dent dans la gorge ou je fais tous pour vomir avant de pouvoir manger. …J’ai l’impression d’avoir une boule dans la gorge et ça c’était pareil pour tous mes deux autres grossesses. Même au boulot ou partout où je vais, j’ai toujours une brosse à dent dans le sac pour… 

J’ai eu aussi de l’insomnie au cours du premier trimestre de cette grossesse et pour mon premier enfant, j’avais eu l’insomnie tout au long de la grossesse. Autre malaise, c’est qu’au cours du premier trimestre j’ai eu beaucoup de saignement ce qui m’avais obligé à demander un repos médical de deux semaines car il y avait un risque d’avortement alors qu’avec mes précédentes grossesses, j’allais au service du début jusqu’à la fin de la grossesse. Sur mes trois (3) grossesses, celle-ci est plus complexe en termes de malaises ».

Tout compte fait, les femmes doivent avoir à l’idée que la grossesse n’est pas toujours facile à porter et que de petits malaises peuvent surgir soit au début, au milieu ou à la fin. Mais toujours est-il que ce n’est pas une évidence car toutes les femmes ne vivent pas leurs grossesses de la même manière et que certaines peuvent passer les neuf (9) mois de grossesses sans grands malaises. Cela ne suffit pas à généraliser la situation. De plus, ce n’est pas parce qu’une première grossesse s’est déroulée sans malaises que les autres grossesses peuvent être similaires. Les femmes ont parfois tendance à croire que toutes les grossesses sont les mêmes et c’est le lieu d’attirer leur attention sur ce fait. Chaque grossesse est unique même pour les femmes ayant déjà trois (3) ou quatre (4) enfants comme l’a si bien relevé une sage-femme. 

Pour terminer, nous insisterons au regard de tout ce qui précède dans cet article, que tout dépend de chaque femme. Toutes les femmes ne ressentent pas les malaises de la même manière. Par conséquent, chacune vit les malaises tout comme les grossesses, différemment.

Plusieurs malaises peuvent surgir au cours de la grossesse et les femmes doivent être informées afin de se préparer et éviter d’être surprise. Ces malaises sont de différentes natures et peuvent agir sur les activités de la femme enceinte. Aussi la gestion de ces malaises détermine parfois l’issu heureux ou non de l’accouchement. Il faut signaler que certains malaises peuvent conduire à une fausse couche, à une naissance prématurée avec la perte ou non du bébé. Ces malaises peuvent entrainer en outre du stress vers la fin de la grossesse. D’où la nécessité d’informer les femmes de ces réalités afin de les aider à porter sainement la grossesse et sauver des vies.


[1] Vomir : Généralement pour vomir, l’individu pousse et lorsque ce geste devient répétitif c’est un danger pour la femme enceinte.

[2] Les femmes enceintes ont témoigné sur les problèmes qu’elles rencontrent avec leur mari au cours de la grossesse. Cet aspect sera abordé dans un article ultérieur qui portera sur la vie quotidienne de la femme enceinte.

[3] Les noms dans cet article sont des pseudonymes

La femme africaine et la grossesse

Le monde des femmes est très complexe car émaillé de nombreux événements qu’elles-mêmes ne maîtrisent pas toujours. Un des événements qui nous intéresse dans ce contexte est la grossesse. Etant les premières concernées et étant celles qui vont porter ces grossesses du début jusqu’à l’accouchement, les femmes devraient avoir certaines informations afin de savoir comment se déroule une grossesse, comment s’y prendre, quoi faire, les différentes étapes d’une grossesse, les prédispositions et les comportements à avoir pour une grossesse plus ou moins facile et sans risques. Pourtant au Togo et généralement en Afrique, très peu de femmes sont informées par rapport au déroulement de la grossesse. Ce n’est qu’une fois tombées enceintes qu’elles cherchent des informations alors que l’idéal serait qu’elles soient informées avant la grossesse et ce quel que soit le niveau d’instruction. Connaitre certaines informations avant de tomber enceinte permet à une femme de bien vivre sa grossesse, de se préparer psychologiquement et de savoir ce qui l’attend durant les neuf (9) mois que dure généralement une grossesse. 

Cet article veut préparer les femmes à passer leur grossesse dans les meilleures conditions. Plusieurs paramètres participent à rendre une grossesse harmonieuse et sans dangers et que les femmes devraient savoir.

Dans ce présent article, nous abordons des éléments qui concernent les activités des femmes en période de grossesse. 

Femme enceinte et activités

Certes, une femme enceinte demeure une personne normale comme toute autre personne mais la grossesse la rend particulièrement plus vulnérable. En effet, avec la grossesse, la femme devient très fragile et doit donc faire l’objet d’une attention particulière.

Certaines femmes ne ressentent pas les malaises du début de grossesse, elles peuvent voir le rythme de leurs activités diminuer compte-tenu de la fatigue qui s’installe au fur et à mesure que la grossesse avance. Nombreuses sont-elles à être surprises lorsqu’elles ne peuvent plus exercer leurs activités comme avant et parfois, elles font face à un sentiment de frustration qui n’est d’ailleurs pas bon pour leur santé et pour celle du futur bébé. Lorsqu’une femme tombe enceinte, elle doit se préparer psychologiquement à voir le rythme de ses activités diminuer et parfois même s’arrêter. Il faut noter qu’il n’y a pas une période précise de la grossesse où les activités s’arrêteront, tout dépend de la santé de chaque femme, de son ressenti, de son vécu et aussi de l’activité qu’elle exerce.

Le témoignage suivant est celui d’une femme de 30 ans, vendeuse de nourriture au grand marché d’Adawlato, mère d’une fille de 2 ans.

Le premier trimestre de ma grossesse s’était bien passé sans grande chose et j’exerçais sans problème mes activités. J’allais vendre au marché tous les jours. C’est à partir du deuxième trimestre (4ème mois) que les malaises ont commencé. Je ne pouvais plus aller tous les jours vendre ; j’avais des problèmes pour manger et j’étais obligée de prendre quelqu’un pour m’aider dans mes activités car je n’étais plus assez solide. Cette situation a continué et au cours du troisième trimestre, j’ai finalement arrêté d’aller au marché.

Comme cette femme, plusieurs femmes du secteur informel voient leurs activités s’arrêter progressivement au cours de la grossesse alors qu’elles ne se sont pas préparées à rester à la maison. Elles vivent mal cet arrêt, ne comprennent pas forcément cette situation et sont parfois stressées à cause des problèmes financiers que cette situation engendre… En effet, elles sont à la maison, sans revenus mais elles dépensent tous les jours épuisant ainsi leur économie. Si elles étaient préparées en amont, elles pourraient se préparer en conséquence pour mieux affronter cette réalité.

Pour les femmes qui travaillent dans les secteurs formels, une grossesse n’est pas toujours facile à conjuguer avec les activités professionnelles à cause des obligations liées aux emplois du secteur formel. Le Togo dispose d’une loi qui protège les femmes enceintes employées mais son application n’est pas du tout effective. En effet, cette loi n’est forcément pas appliquée convenablement et les supérieurs hiérarchiques ne sont pas toujours tolérants envers les femmes enceintes. Certaines perdent leurs emplois une fois enceintes ou après accouchement ; d’autres ne retrouvent pas leur place au retour des congés de maternité et ceci constitue une peur permanente pour les femmes en milieu professionnel.

De plus, en milieu professionnel, lorsqu’une femme tombe enceinte, elle est parfois écartée de prises de décisions car on suppose que du jour au lendemain, elle sera en congé de maternité. Parfois le contraire aussi est possible, la femme enceinte est surchargée de travail au point où elle est fatiguée tous les jours et aller au service devient un fardeau. Il ne s’agit pas ici de condamner les responsables de ces femmes mais simplement attirer leur attention sur les comportements à adopter envers une femme enceinte. Les supérieurs hiérarchiques doivent savoir que le rendement d’une employée enceinte pourrait diminuer compte-tenu de son état. La femme enceinte ne doit pas être verbalisée pour ses rendements, cela pourrait l’amener à faire plus et ainsi elle se fatiguera et sera stressée. Le stress n’étant pas bon pour la santé de la femme enceinte et de son futur bébé, il faudrait donc éviter de mettre les femmes enceintes dans ces genres de situations.

En conclusion, il est important de noter que les femmes vivent différemment leur grossesse. Une femme peut travailler du début jusqu’à la fin de sa grossesse sans problèmes, une autre peut arrêter ses activités vers la fin de sa grossesse et une autre dès le début de sa grossesse. Les ressentis sont relatifs et ne doivent pas être généralisés. Accompagnons plutôt les femmes enceintes au cas par cas à vivre cette période avec sérénité.

Dans le prochain article qui sera un complément de celui-ci, nous allons aborder les femmes enceintes et le vécu des malaises.

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer